dégustation de thé à Bordeaux - planteuse de thé des Pyrénées

L'aventure d'Emilie Luro, une planteuse de thé au coeur des Pyrénées

La maison un air de thé a rencontré Emilie Luro, planteuse de thé au Pays Basque, à Macaye.

 Émilie Luro a sollicité les services de Grégory Lehoux en juillet dernier pour faire expertiser sa première récolte de thé ! C'est avec un grand plaisir que nous l'avons accueillie dans notre boutique bordelaise au sein de notre salle de dégustation. Un beau moment d'échanges et de partages que nous avons voulu vous raconter dans ce nouvel article !

1. Émilie Luro débute son projet de plantation de thé dans les Pyrénées "Les thés de Baigura" en 2022

plantation de thé dans les Pyrénées (Pays basque)

Crédit photographique : Émilie Luro

Professionnelle du monde agricole, Émilie Luro travaille avec son compagnon qui est éleveur de brebis laitières à Macaye dans les Pyrénées Atlantiques. Cette passionnée de thé a longtemps infusé l'idée de se lancer dans l'aventure du thé... Et c'est en 2022 qu'elle décide d'exploiter une parcelle délaissée par les brebis "l'herbe n'est ni appétente, ni suffisamment nutritive pour ces demoiselles, mais en revanche, elle cochait de nombreuses cases pédiclimatiques pour l'implantation des théiers"

  • Les Pyrénées, une terre propice à la culture du thé

plantation de thé dans le pays basque, Emilie Luro

Crédit photographique : Émilie Luro

La plantation d'Émilie d'une superficie de 9 ares, se situe au coeur du Pays Basque, au pied de la montagne Baigura. Cette petite plantation présente des conditions idéales pour la culture des théiers : une terre en pente qui permet un bon drainage, une exposition Nord-Est, le sol qui favorise un ensoleillement jusqu'à 16h, et enfin, la présence d'un ruisseau qui coule au milieu de la parcelle et qui apporte une humidité constante. C'est grâce à cette irrigation naturelle que la plantation d'Émilie a pu survivre à la sécheresse de 2022.

  • Des débuts difficiles marqués par la sécheresse de l'année 2022

Émilie commence à planter 150 théiers à la fin du printemps 2022 mais un mois plus tard, la région est en pleine sécheresse, et elle perd la moitié de ses plants. " je me suis dit que s'ils pouvaient survivre à ses conditions, ils pourraient survivre à tout. L'année suivante j'en ai planté environ 500 de plus"

Ces débuts difficiles n'arrêtent en rien la motivation d'Émilie , elle sait qu'elle n'est qu'au début de son projet. A l'automne 2023, elle réalise ses propres semis qui grandissent actuellement en nursery et qui seront plantés au printemps 2025. Très prochainement, elle tentera à la fin de l'été 2024 de faire ses propres boutures " La bouture est plus fragile qu'un théier issu de graine mais elle garde un patrimoine génétique pur. Un théier issu de graine sera plus adapté à son milieu, mais pourra présenter des caractérises génétiques moins performantes qu'un théier issu de bouture, qui lui, sera strictement identique au théier mère"

  • Émilie témoigne de la belle solidarité entre les planteurs de thé des Pyrénées qui se soutiennent et multiplient les échanges

Émilie n'est pas la seule à tenter l'aventure du thé dans les Pyrénées ! Nous avions déjà rencontré plusieurs passionnés : Lucas Ben Mourra, cultivateur dans les Hautes-Pyrénées, dont nous proposons les thés à la vente dans nos boutiques depuis 2023. (Lire notre article sur sa plantation Les thés de l'Arrieulat) Nous avions aussi délivré un module de formation à plusieurs planteurs du Pays Basque en 2023 : Mikel Esclamadon à Ustaritz, Jean-Philippe Landrieu, Marianne Dayon tous deux à Guethary, Mylène Dupuy Althabegoity à Sainte Engrâce. Ils forment un groupe de planteurs de thé sous le nom d'Euskal Tea. (Lire notre article : Les planteurs du Pays Basque chez un air de thé) 

" J’ai énormément de gratitude et de reconnaissance pour mes confrères et consoeurs de notre groupe Euskal Tea. Ils ont tous 1 à 2 ans de recul de plus que moi, et ils m’ont tendu la main quand j’ai commencé à planter, avec leurs conseils, leur soutien, leur motivation et leur bienveillance. Nous nous rassemblons 2 à 3 fois par an, et sommes en contact presque quotidiennement par téléphone. Nous nous invitons à tour de rôle pour visiter nos plantations, nous échangeons sur les cultivars de chacun, les conduites agronomiques mises en place, nos expérimentations individuelles, la gestion des maladies, les ravageurs, les adventices, la cueillette et la transformation du thé, etc… Nombre d’entre eux sont partis à l’étranger (Japon, Inde, Népal), et ont rapporté des connaissances qu’ils nous ont partagées. Parfois, des intervenants viennent animer nos réunions."

2. La première récolte des thés Baigura en cette année 2024 ! 

  • Une première micro-récolte 

2024 est l'année de la première récolte pour Émilie ! Elle nous explique qu'elle a choisi délibérément de récolter une petite quantité pour ne pas épuiser ses théiers, elle souhaite privilégier leur croissance. Effectivement, il faut 5 années minimum au théier pour atteindre sa taille adulte. " J’ai récolté très peu de feuilles, 2 fois cette année, pour essayer de me familiariser à la transformation. Je suis seule à récolter et transformer, et cela reste un objectif pour plus tard : gérer seule l’activité théicole. Mon compagnon me porte toutefois une aide précieuse pour l’entretien à la débroussailleuse. "

récolte de thé dans LES PYRÉNÉES
Crédit photographique : Emilie Luro
  • Emilie Luro manufacture à la main ses premières feuilles de thé pyrénéen

Dans un premier temps, Émilie a choisi de manufacturer ses feuilles en thé noir mais elle projette également dans quelque années de produire du thé Oolong car c'est la famille de thé qu'elle préfère ! " J’aimerais que mes thés soient gourmands, épicés avec des notes de fruits mûrs, et très peu astringents. Mais ne connaissant pas encore le terroir de ma parcelle, je m’adapterai à ce que la nature des sols, et les cultivars de mes théiers me proposeront."

 Ce premier essai de transformation est complètement artisanal, elle a mis 3 jour et demi du flétrissage jusqu'à la fixation. Les feuilles de thé ont été flétries et oxydées au soleil, Émilie a ensuite procédé à un roulage des feuilles à la main pour finir une fixation au four et au wok. 

  • Un souhait de produire un thé de qualité pour les amateurs de thé.

"J’ai créé ma plantation par amour du thé, pour avoir un projet que je maitrise en totalité, par passion de la terre. Je préfère produire peu mais de très grande qualité que beaucoup de thés de piètre valeur." Émilie Luro, souhaite produire des thés haut de gamme, amatrice de thés bleu-vert, elle rêve un jour de produire ses propres thé Oolong. Pour cela, elle développe ses connaissances, espère pouvoir voyager dans les contrées spécialisées de ce thé : Taïwan et la Chine, enfin, elle sollicite l'aide du sommelier en thé  Grégory Lehoux pour parfaire son savoir sur le thé.

3. Émilie Luro collabore avec le sommelier en thé Grégory Lehoux pour faire expertiser son thé et parfaire ses connaissances en théiculture et en dégustation

"J’ai besoin de son accompagnement pour faire évoluer mon thé, le faire grandir au fil des ans et des saisons, pour adapter mes méthodes de production et de transformation. En tant qu’œnologue du thé, il saura me fixer des objectifs gustatifs en adéquation avec le terroir, me dire avec franchise lorsque la qualité ne sera pas suffisamment au rendez-vous."

Grégory Lehoux expert-dégustateur, sommelier en thé à Bordeaux
Crédit photographique : Dolcescena
  • Développer une culture de la dégustation

Savoir expertiser un thé, identifier le niveau de qualité est le rôle de l'expert dégustateur : il déguste, compare et sélectionne les thés pour une maison de thé ou un salon de thé. Grégory Lehoux est le fondateur de la Maison un air de thé, son expérience, ses voyages, son sourcing permanent lui permet d'accompagner au mieux les professionnels du thé. Lors de sa rencontre avec Émilie Luro, il a pu lui présenter les différentes étapes de la dégustation.  

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Crédit photographique : Dolcescena
  • Grégory Lehoux apporte son expertise de sommelier en thé et de sourcing

 Pour reconnaitre un thé de qualité, il faut déguster régulièrement des thés très différents et se constituer une bibliothèque sensorielle. Pour progresser, il faut aussi apprendre à  nommer les sensations ressenties. Tous les jours, lors de tea-tasting en boutique ou lors de ses nombreux voyages, Grégory Lehoux identifie les bons thés et distingue les caractéristiques d'un thé au profil organoleptique déséquilibré. 

  • Une formation sur mesure pour découvrir les Grands crus de thé 

La Maison un air de thé propose des formations sur le thé aux professionnels : des formations spécifiques et des modules sur mesure. Dans le cadre de notre collaboration avec Émilie Luro, il est intéressant d'aborder les différents critères qui permettent de reconnaitre un thé de qualité. En effet, un "bon cru de thé" possède un profil organoleptique équilibré et harmonieux. La notion de Grands crus prend réellement tout son sens en ajoutant certains critères et spécificités complémentaires. En effet, il faudra prendre en compte l’application extrême dans toutes les étapes de mise en culture de la plante. La rareté des lots récoltés, le caractère exceptionnel des parfums et arômes développés par certains thés et même parfois des éléments extérieurs comme les insectes peuvent jouer un rôle important.

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  Crédit photographique : Dolcescena

 

Rencontrer un-e planteur-se de thé est un moment de partage et d'échange entre passionnés ! Nous remercions encore Émilie Luro de nous avoir contacté et de faire confiance à la Maison un air de thé ! Nous avons hâte de partager de nombreuses tasse avec toi !

 

 


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